Le bonheur et la morale

Publié le par Sophie Richard-Lanneyrie

On pourrait se demander si, pour être heureux, on doit suivre la morale ?

La morale est un devoir. Un devoir, obligatoire, que l’on se sent obligé de suivre, même s’il est contraire à nos désirs.

Le désir étant, selon l’expression de Nietzsche un « langage figuré des passions » qui fonde la morale sur la nature, ses intérêts et les besoins, empiriques, naturels de nos sens.

Bien au contraire, cette exigence morale trouve sa source dans la « conscience collective » définie par Durkheim. Toutes ses exigences imposées par la société qui s’imposent à notre conscience morale personnelle et qui façonnent notre conscience personnelle et, par voie de conséquence, notre morale. En nous soumettant à ces « exigences collectives », nous nous rendons esclaves de quelque chose d’étranger à nous même qui nous aliène.

Or, pour Kant, l’autonomie personnelle s’impose lorsque sont réunies, à l’intérieur de l’être, les règles imposées par la société et à notre propre raison.

Ainsi, la question à se poser qui ressort du premier commandement de la morale kantienne est : « agis toujours de telle sorte que la maxime de ton action puisse être érigée en règle universel ». C’est ainsi qu’avant d’agir, nous devons vérifier si notre action pourrait être suivie par d’autres personnes - en la rendant ainsi universelle – et donc, nous poser la question « et si tout le monde en faisait autant ? ».

Mais attention, il ne s’agit pas de suivre la loi morale par pur intérêt ou pour suivre des convenances. Il faut, selon Kant, suivre cette loi par respect de la loi morale, parce que notre intention est bonne. Par exemple, respecter un accord passé, c’est agir en respectant l’autre (2e commandement de la morale kantienne) et la morale. On doit le faire, non par crainte d’aller en prison, ce qui serait être "en dehors" de la vraie morale, mais en agissant moralement, c’est-à-dire avec une bonne intention.

Or, pour l’homme, être de chair et de raison, il est bien difficile de suivre la morale parce que ses sens et ses passions - autrement dit à ses instincts - le rendent fragile et, parfois, esclave d’eux.

L’homme doit donc plier devant ses tendances profondes, les réprimer même, pour se soumettre aux exigences de la morale et de notre devoir.

C’est la raison pour laquelle, on doit montrer à l’homme le chemin en présentant un avantage moral à agir de la sorte (par exemple ne pas aller en prison), ou bien en éveillant chez l’homme des sentiments généreux. Mais ce faisant, on brime pour l’homme la recherche du bonheur puisqu’on lui impose des règles à suivre en dehors de sa propre nature.

En définitive, cherchons la modération en toute chose et restons fidèles à nous-mêmes et à ce que nous sommes au fond de nous. Plutôt que de nous évertuer à nous contorsionner pour devenir un autre, étranger à nous-mêmes, ce qui nous frustrera et ne nous rendra pas heureux.

Le plus important en toute chose c’est progresser toujours, apprendre continuellement et rechercher le bonheur, à tout prix.

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